La dépression est un mal silencieux qui impacte la santé mentale de celui qui en souffre. Si nul n’est épargné par ce trouble psychique, comprendre sa manifestation semble alors utile. Dans le monde, une personne sur cinq souffre de cette terrible maladie. Les phases de progression de la dépression peuvent varier d’une personne à une autre. Toutefois, des signes évidents permettent de comprendre son évolution. Découvrez dans cet article, les 5 phases du trouble dépressif
Dépression, comment la définir ?
La dépression se présente comme une maladie psychique qui attaque l’humeur d’un individu. Celui-ci perd tout intérêt pour les habitudes du quotidien et se plonge dans un état de tristesse profond. N’ayant plus aucune envie de vivre, la personne atteinte de dépression a une très mauvaise opinion d’elle-même et se sent inutile. Par conséquent, elle développe des idées de suicide. Si elle n’est pas vite prise en charge dès l’apparition des pensées suicidaires, la dépression prend une tournure grandissante.
Les causes de la dépression
Un individu peut plonger dans un état dépressif pour plusieurs raisons. Celles provenant de facteurs extérieurs et celles dépendant de l’individu lui-même. Les causes extérieures touchent généralement le milieu et l’environnement dans lequel vit le dépressif. En réalité, des événements ne dépendant pas de lui peuvent le conduire dans cet état.
Le décès d’un proche, l’annonce d’une maladie grave d’un ami ou le fait d’avoir vécu un événement malheureux constituent autant de raisons pour le rendre malade. Quant aux causes internes, elles concernent le train de vie de la personne concernée. Elles s’expliquent par son incapacité à prendre le dessus sur ces sentiments et ses émotions.
Notez également qu’un état de stress aigu, voire permanent suffit pour rendre une vie dépressive. D’autres habitudes comme la prise de médicaments pour tenir le rythme quotidien au travail expliquent aussi l’origine de la dépression. Les patients à bout n’ont d’autres choix que de recourir à des amphétamines et autres sortes de médicaments. Pire encore, ils peuvent s’adonner à la prise de drogue.
De combien de dépressions peut-on souffrir ?
Plusieurs troubles dépressifs existent. Si d’autres semblent rares, certains par contre s’avèrent récurrents. Les spécialistes de la maladie ont conclu que les types de dépressions les plus récurrents représentent la dysthymie et la dépression unipolaire.
La dysthymie ou état dépressif léger
Moins sévère, cette catégorie de la maladie attaque aussi bien les enfants que les adultes. Elle s’avère plus longue, car elle peut durer plusieurs années chez un individu. Des études sur le sujet parlent d’une durée minimum de 2 ans pour les grandes personnes et d’un an pour les enfants.
La dysthymie se reconnaît à travers des signes très visibles. L’apparition d’une fatigue soudaine inexplicable et le manque d’estime de soi paraissent des symptômes avant-coureurs de cet état dépressif. Ajoutée à cela une insomnie très sévère.
Si vous avez du mal à vous accorder de la valeur et qu’un état de fatigue vous submerge sans aucune raison, vous devez peut-être consulter. Ces symptômes peuvent annoncer d’autres pathologies, mais la seule façon de comprendre ce qui vous arrive consiste à voir un spécialiste.
La dépression unipolaire
À l’inverse de la dysthymie, la dépression unipolaire se constate beaucoup plus chez les personnes adultes. La tranche d’âge de 30 à 40 paraît plus susceptible de la contracter. Encore appelée trouble dépressif majeur, elle ne laisse aucun répit à sa victime. L’individu atteint mène alors une vie dépourvue de sens et son quotidien se révèle parsemé d’anxiété.
Ses émotions et sentiments deviennent alors ingérables. Les facteurs qui déterminent ce mal peuvent être le temps ou la saison. De nombreuses personnes atteintes, en raison du temps qu’il fait ou de la saison, deviennent incapables de gérer leurs sentiments et de se contrôler elles-mêmes. Elles souffrent alors d’une dépression unipolaire associée au trouble affectif saisonnier ou TAS.
On rencontre également d’autres individus atteints de ce type de dépression seulement à la suite d’un accouchement. Il s’agit là précisément de la dépression post-partum présente chez les femmes enceintes ayant perdu leur bébé. D’autres par contre en souffrent juste pour la simple raison qu’elles n’acceptent pas leur changement morphologique après l’accouchement.
La dépression infantile, la dépression masquée, la dépression amoureuse, la dépression mélancolique, la dépression souriante, la dépression chronique constituent les autres types de troubles dépressifs.
Les cinq phases de la dépression de Kübler-Ross
Psychologue et psychiatre américaine, Kübler-Ross a consacré beaucoup de temps à l’étude des différentes phases de la dépression. Si ces phases ne paraissent pas officielles, elles représentent toutefois des étapes par lesquelles la personne dépressive doit passer.
Experte psychologue clinicienne, Johanna Rozenblum rappelle également que l’ordre d’apparition de ces symptômes peut se révéler de manière différente chez chaque individu. Voici les étapes par lesquelles des personnes dépressives passent.
La phase de découragement
Les premières alertes chez les personnes souffrant de dépression ont trait à leur mental. Très faible psychologiquement, la personne atteinte par la maladie tombe dans une situation de découragement total. Elle perd totalement le moral, devient triste et s’adonne au désespoir. De nombreux événements conduisent à cet état de choses. Un homme en deuil à la mort de sa femme peut penser qu’il n’a plus aucune raison de vivre.
Il se demande ce que sera sa vie sans celle-ci. Un autre exemple : celui d’une femme qui se sépare de son bien-aimé après un divorce et qui sent son avenir incertain. Un père de famille licencié peut également sombrer dans le découragement. Cette tristesse insurmontable occasionne par conséquent la première phase de dépression.
La phase où on n’a envie de rien
Après avoir perdu toute raison de croire en l’avenir et en un futur meilleur, la personne atteinte perd ses envies. Qu’il s’agisse d’envie d’effectuer ses activités préférées ou de manger son repas favori, celle-ci n’y éprouve plus aucun intérêt. L’indifférence s’installe complètement, la distraction et le plaisir lui deviennent des notions étrangères.
La perte d’envie s’accompagne dans la plupart des cas de clinophilie. À ce stade, le lit représente son lieu de prédilection. « On parle d’aboulie, qui traduit une diminution pathologique de la volonté. Il devient difficile d’éprouver du plaisir ou de l’intérêt dans quelconque activité. Le quotidien semble sans saveur et l’envie se perd progressivement impliquant un repli sur soi. » explique l’experte clinicienne.
La phase des troubles de l’appétit et du sommeil
Le manque d’appétit et les troubles de sommeil se présentent régulièrement dans le quotidien d’un individu dépressif. Ces symptômes résultent de la phase d’inhibition. La personne soumet alors son organisme à des privations importantes.
Le sommeil et l’appétit régulent le fonctionnement de l’organisme. S’en dispenser revient alors à causer un dérèglement complet du cerveau. Là, là personne commence alors à éprouver des difficultés dans ses habitudes quotidiennes et dans son travail.
Un mari par exemple ne ressentira plus le besoin de tenir des rapports sexuels avec sa femme. Par ailleurs, concernant l’appétit, il peut dans certains cas augmenter et amener à une prise de poids. Chez d’autres individus, il baisse considérablement et entraîne une perte de poids.
L’incapacité à se contrôler et à gérer ses gestes
L’avant-dernière phase de la dépression se manifeste des troubles de l’humeur. On remarque un état de bipolarité, de changement permanent d’humeur chez la personne. Elle confie ses faits et gestes au diktat de ses émotions sans pouvoir distinguer le raisonnable de l’irraisonnable.
Les difficultés à mener une vie quotidienne normale impactent ses émotions. Se lever, prendre son bain, discuter avec ses proches, lire un livre deviennent des gestes compliqués à pratiquer. La difficulté de les accomplir l’enfonce encore plus davantage.
La crise suicidaire ou la dépression majeure
Totalement impuissante, la victime perd l’estime en soi et commence par voir la perspective d’un monde merveilleux sans elle. C’est la conséquence directe des quatre précédentes étapes comme l’explique Johanna Rozenblum. « Lorsque la souffrance psychique mêlée à la perte d’espoir est trop douloureuse, les pensées suicidaires peuvent être une menace pour les patients dépressifs », précise-t-elle.
En France, environ 800 000 hommes et femmes se donnent la mort une fois cette phase atteinte. Dans cette phase ultime, concrétiser sa pensée suicidaire paraît la seule issue pour la personne atteinte de la maladie. Dès l’apparition de risque suicidaire, la nécessité d’une hospitalisation s’impose. Autrement, la possibilité d’une fin tragique devient complexe.
Traiter la dépression
Au même titre que le déni, la colère, le marchandage et l’acceptation, la dépression représente un pas vers le rétablissement après un deuil. Si on la traite très tôt, la victime échappe au suicide. Il faut donc qu’un psychothérapeute diagnostique dès les premiers symptômes.
En plus de la psychothérapie, la prise d’antidépresseurs réduit, voire élimine les symptômes de la maladie. Prendre du temps pour soi, pratiquer des activités physiques et éviter les personnes toxiques constituent la démarche personnelle à suivre pour sortir d’ une dépression. Combinez-la au traitement médicamenteux.
Dépression et déprime
On a souvent tendance à confondre la dépression à la déprime. Passager et de courte durée, la déprime représente l’état de morosité dans lequel se trouve une personne. Elle est liée à des raisons personnelles externes ou internes. Elle se distingue de la dépression par son caractère passager. La dépression se révèle une maladie de longue durée. L’individu dépressif peut être anxieux.